Mardi 3 mars 2020

Théâtre de l’Hôtel de Ville – Le Havre – 20h30

 

Un concert sacré à Naples

Leonardo Leo : Salve Regina
Giovanni Battista Pergolesi : Stabat Mater


Début janvier 1736, dans les rues étroites, encombrées et bruyantes de Naples, le jeune Pergolèse se traîne, déjà atteint par les premiers assauts de la tuberculose... Alors qu’il vient tout juste de fêter ses vingt-six ans, il se retire au monastère des Capucins de Pouzzoles, à l’ouest de la ville, à proximité des fumerolles de la Solfatare, pour répondre à une nouvelle commande, un Stabat Mater destiné à remplacer celui du maître de la musique napolitaine, Alessandro Scarlatti.
Parce que la maladie fait trembler la main qui tient sa plume, sans doute pressent-il la mort qui rôde, et il jette alors toutes ses forces dans l’écriture de ce qui va devenir un chef-d’oeuvre immortel, un sommet musical tellement poignant, qu’il dominera et inspirera pour toujours les autres Stabat Mater, ses prédécesseurs (Palestrina, Vivaldi) et tous ses successeurs, même les plus lointains (Rossini, Dvorák, Poulenc).
Il compose une oeuvre intimiste pour deux voix seulement, soprano et alto, cordes et basse continue, sur le texte original du XIIIè siècle décrivant la douleur de la Vierge au pied de la croix. Nous avons choisi de confier la voix d’alto à une mezzo-soprano, pour que nos deux chanteuses, unies dans la même émotion maternelle, expriment encore mieux les souffrances d’une mère confrontée au martyre de son fils. Elles sauront aussi rendre hommage au génie précoce de Pergolèse, à son sens de la structure et de l’harmonie, mais aussi à son audace qui le pousse à créer pour cette oeuvre sacrée un chant opératique, sans altérer pour autant un profond sentiment religieux.
Dans la première partie, consacrée à Leonardo Leo, prolifique compositeur d’opéras, successeur de Scarlatti à l’orgue de la Chapelle du vice-roi de Naples, nous interpréterons le Salve Regina, une oeuvre pour soprano seule, déployant la même ferveur au fil de ses délicates arias...

Magali Léger, soprano - Albane Carrère, mezzo-soprano

Alain Pégeot, Maximilienne Caravassilis, violons - Michel Renard, alto

Jean-Christophe Marq, violoncelle - Michel Frechina, contrebasse

Julie Blais, orgue positif